Réserves d’irrigation : incendie dans une entreprise de BTP

Les opposants viennent de franchir un pas supplémentaire dans leurs actions contre les réserves de substitution. Dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 novembre 2024, ils ont provoqué un incendie qui a détruit huit engins de chantier. L’intervention des pompiers a permis d’en sauver plusieurs autres. La société concernée, Charpentier TP, basée à L’Oie en Vendée, a pour seul « tort » de faire partie des entreprises qui travaillent sur les chantiers d’aménagement des réserves. Les premiers constats de la gendarmerie font état d’une entrée par effraction et de deux départs de feu.

Instaurer la peur

Une heure après le début de l’incendie, l’AFP et plusieurs journaux locaux recevaient un mail d’une organisation « Stop Mégabassines » revendiquant l’incendie. « Le désarmement de ces machines […] est une réponse directe à la participation de cette entreprise dans les chantiers de mégabassines », précisait le communiqué. Les mettre « hors d’état de nuire permet de stopper concrètement les chantiers en cours et de rappeler qu’aucun responsable de ceux-ci n’est inatteignable ».

En instaurant la peur chez les entreprises engagées pour les chantiers des réserves, les incendiaires comptent freiner la poursuite des travaux. Et même « tout bonnement les faire cesser ». Le message conclut sur une menace très claire : « Tout acteur qui s’associera aux futurs chantiers de mégabassines […] en subira les conséquences. »

Le mouvement d'opposition gagne de nouveaux territoires

C’est la première fois que le mouvement d’opposition aux réserves d'eau pour l'irrigation se déplace en Vendée, les actions étant habituellement menées sur les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime. Mais déjà en août 2021, une pelleteuse avait été incendiée dans la Vienne sur le chantier de fouilles archéologiques préalables à l’aménagement d’une réserve.

Depuis, les opposants ont listé des entreprises qui aménagent les réserves et ont transmis leurs coordonnées à leurs soutiens. Plusieurs d’entre elles ont été assaillies d’appels téléphoniques malveillants, voire injurieux, provoquant des arrêts de travail chez les salariés qui recevaient ces appels. Enfin, sur plusieurs réserves existantes, les bâches qui retiennent l’eau ont été tailladées à coups de cutter ces dernières années. Un tutoriel était même diffusé sur internet pour expliquer comment procéder.